















Dans cette pièce la parole du poète est en jeu, respire dans le geste, et voyage du parler au chanter.
La chorégraphie telle une conversation à l’infini fait circuler les mots de Jean Tardieu dans les corps. La voix dans son intime relation au mouvement donne une teneur particulière à l’espace de jeu par des chants traversant l’espace. Les chansons surgissent comme autant de sources régénérantes, exhortant à la fois à la liberté, au lien malgré l’incertitude.
Ces trois femmes « flammes », non sans humour, parfois féroce, dans l’instabilité de leur situation, elles disent l’urgence de s’accepter totalement « autres ». Leurs manèges étranges sont rythmés par ce leitmotiv: « il se peut que… »
Durée : 57min / Chorégraphie et mise en scène Jackie Taffanel.
Avec Daria Besson, Adelita Renaudin, Laura Vilain.
Propositions musicales : Brandt Brauer
Textes de Jean Tardieu (Interrogations et petit théâtre métaphysique)
Chansons d’Alain Baschung, Serge Gainsbourg, Eugène Mona, Blondie.
Photo Marc Ginot

« Celles-ci » tissent et détissent sous nos yeux le lien qui les rend puissantes au féminin »
Celles-ci se regardent en face comme pour gagner la force d’inventer une langue que leurs corps profèrent et échangent. Elles se livrent en direct en transformant le monde dans une musicalité légère, vibrante , imprévisible. Les voix se croisent dans une jubilation ludique, et prolifèrent. Elles inventent dans une conversation étonnante «la prose de leur monde ».

Le «féminin» conjugué est interrogé au féminin complexe.
Ce duo nous emmène au cœur d’une extravagance au féminin, à la croisée de singularités fortes. De divagations, en excentricités et mystérieuses complicités, elles s’inscrivent dans l’espace au travers d’emmêlements, de dénouements, et d’onomatopées chevillées aux émotions, jusqu’aux chants.

Durée : 35min / Chorégraphie et mise en scène Jackie Taffanel.
Daria Besson, Adelita Renaudin.
Propositions Musicales: Zoe Keating, Björk
« Celles-là » prennent le départ, se suivent, suspendent ensemble le souffle d’une mutuelle découverte. Au fil du voyage elles laissent apparaître les mystères mouvementés issus de l’exercice de la liberté. Les trains qu’elles prennent livrent des paysages escarpés, ou étendus à l’infini, elles les savourent en veillant l’une sur l’autre. Leur liberté de mouvement, de pensée, d’interactions dévoile une intériorité électrique. Divagations, excentricités, fantaisie, joyeuse folie s’inscrivent dans l’espace au travers de croisements et d’emmêlements qui nous réservent des apparitions architecturées « le faire et défaire » les noeux qui jalonnent leur voyage ouvre des espaces d’échappées insoupçonnées.
Les costumes sont des vêtements du quotidien pantalons ajustés et pulls fluides. La scénographie est épurée. Sol blanc, mettant en valeur les graphismes inhérents au mouvement et à la confusion des corps imbriqués qui se séparent.
Chorégraphie Jackie Taffanel. Avec Eugénie Bacqué et Laura Vilain. Musique : Zoé Keating
« L’invitation est au cœur même de toute danse, un moteur intime et jouissif. Inviter, s’inviter à, répondre à, les musiciens l’ont toujours réalisé avec succès, de Debussy à Fauré, à plus récemment Jean-Louis Aubert avec des poètes et auteurs contemporains.
Mon projet consiste par le jeu des résonances fortuites, inattendues, à inviter réciproquement chansons et danses (des auteurs aussi divers que Catherine Sauvage, JR Caussimont, Jean Constantin).
Un musicien assurera la carrure de l’ensemble des séquences scénarisées.
Entre deux moments, comme un fil rouge, des duos confirmeront, diffracteront le lien entre dire, vocaliser, danser, chanter, pour que cette invitation reconnue comme singulière devienne irrésistiblement contagieuse ». Denis Taffanel
Dans cette pièce, l’expérience de la tactilité s’inscrit dans un « travail au corps » qui actualise la fraîcheur de la sensation dans l’interprétation et scrute le rôle de la mémoire sensorielle.
-Le mouvement se nourrit du tact et enchâsse réciproquement les êtres.
-Ce mouvement est travaillé dans une tri-polarité, fictionnelle, perceptivo-sensorielle, et dans l’altérité. Un écart se crée par des interrelations jamais résolues qui ouvrent et tissent un espace de jeu, espace-temps de l’interprétation. Il s’agit de croiser des perceptions travaillées, remaniées, à l’infini. Nos différentes mémoires sensorielles, à court terme, à long terme, deviennent les appuis indispensables d’une écriture en devenir. La création chorégraphique se vit comme moment contemporain si elle contient dans sa nature le processus évolutif de ses modulations, de ses actualisations.

Expérimenter par le biais de partitions tactiles, permet de faire retour sur la mémoire sensitive, et de mettre en traces, même fragiles, les éphémères et secrètes fictions biographiques qui émergent dans l’interprétation. Au fil de l’œuvre, affleurent les strates constitutives de son élaboration, à la fois puissantes dans leur épaisseur, et vibrantes dans leur tissage tacile. La fraîcheur de chaque instant nous parvient au cours de ce banquet tactile. Le tact semble cultiver “les circonstances fragiles de l’avènement du poétique ».
Jackie Taffanel
Chorégraphie : Jackie Taffanel.
Avec Elsa Bozier, Julie Sapy, Camille Reverdiau, Amélie Durand et Laura Vilain.
Vidéo : David Olivari
Lumière : Nicolas Buisson
Musique : Frank Breinsteiner
Chorégraphie : Denis Taffanel.
Avec Denis Taffanel.
Vidéo : David Olivari
– Tenter de restituer, par le mouvement, l’écriture chorégraphique de ce qui surgit dès les premières impressions de lectures du texte, du poème.
– Reconnaître en traversant le texte les fulgurances internes (ce qui va plus vite que le texte) en écho, en résonance avec le dit et l’implicite du texte.
– Donner au corps, présence à ce qui fugitivement apparaît, dérive au cours d’une lecture à haute voix. La vocalisation, l’énonciation et le mouvement témoignent d’une rencontre singulière dans un temps donné, dans un rapport de lecture.
Trois textes en trois moments : *La bête humaine d’Emile Zola (15’’) *La plus drôle des créatures de Nazim Hikmet (15’’) *Les femmes et le secret de Jean de la Fontaine (15’’)
« Le langage gestuel repéré dans l’iconographie « angélique » romane codifié et répertorié sera libéré des significations, et en friction avec les questions contemporaines. Nous les hybriderons avec des propositions graphiques, les signes-mouvements d’Henri Michaux et les mettront en traces à partir des « ressentis » graphiques qu’ils nous laissent. Ainsi nous « délierons les anges » de la représentation en les confrontant à l’époque. Ils nous laissent une sensation de mouvement léger, de jointures fragiles, de relations siamoises, souvent en trios de traversée des corps par les dessins du flux. Comment les anges se transforment-ils dans l’imaginaire contemporain ? Michaux semble en avoir recueilli quelques traces multiformes. Nous ferons une approche par hybridation des éléments déclencheurs de la recherche : peintures murales présentes dans l’abbaye et signes en pur graphisme et énergies de l’écrivain. Nous choquerons les anges de St Savin par une friction avec l’abstraction des signes qu’ils laissent en traces. Dans « Mouvements », Michaux semble convoquer une multitude d’anges. Dans les peintures murales de St Savin, les anges semblent dessiner des signes graphiques chargés du flux du mouvement. »
Jackie Taffanel
Cette recherche inscrira un temps subtil ; un espace ouvert entre la chorégraphe et les interprètes, à chaque instant, en question soufflées de possibles, en extravagances sereines, en résistances ténues, en mots mêlés aux gestes pris dans le langage et les encres du poète Henri Michaux. Le travail dans le vivant de « délier », à partir des peintures murales, se tissera dans le processus qui va s’élaborer en appui sur la mémoire sensitive des partenaires en présence, en croisant visions, tactilités, anthropomorphismes et signes graphiques de H. Michaux. Les musiciens et l’image projetée seront présents dans le projet.
La création musicale et vidéo seront tissées étroitement. Ce ressenti sensitif des anges de St Savin si présent dans cette thématique, nourrit les interprétations dans le retentissement de ce qu’il advient lorsque que l’on croise les signes laissés par deux époques en croisant des traces qui perdurent dans le temps et restent vivantes dans les regards.
Chorégraphie : Jackie Taffanel.
Avec Barbara Blanchet, Cécilia Ribault, Clément Aubert et Denis Taffanel.
Création images et vidéos : David Olivari
Musique : Thierry Gomar et José Barrachina
Lumière : Nicolas Buisson